A voir absolument, dans le grand salon du Palais Nouveau, à l’intérieur du complexe des musées capitolins deux marbres antiques absolument fabuleux par leur finesse : la statue du Centaure âgé, et celle du Centaure jeune.
Découvertes ensemble en 1737, dans les fouilles du Canope de la villa Hadrien à Tivoli, elles montrent le degré de raffinement de la statuaire impériale classique. Fait rarissime, ces deux statues sont signées : elles mentionnent les noms d’Aristeas et de Papias, artistes d’Aphrodisias de Carie qui se seraient inspirés d’un modèle grec plus ancien. On trouve dans la salle voisine dite du Faune, une autre statue de la même facture représentant un faune et provenant du même endroit. Mais alors que le faune est en marbre rouge rosso antico, les deux centaures sont du plus beau grigio morato, un marbre gris très fin à légère coloration mauve coupé de fines veines de blanc, provenant d’une carrière du cap Tenaro, à l’extrême sud du Péloponnèse.
En s’approchant de ces deux statues relativement petites (env. 140cm), probablement placées à l’origine de façon symétrique, c’est la force des traits et de l’expression qui frappe. Le travail du marbre est d’une délicatesse extrême, détaillant les plis de la peau, les boucles des têtes, les poils du torse. Elles seraient une représentation de l’insouciance et de la force de l’amour pour le Centaure jeune, et des affres de l’amour chez le Centaure âgé aux mains liées dans le dos.